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Tout est possible…vraiment?

Tout est possible…vraiment?

 

Tout est possible…mais est-ce toujours souhaitable? Est-ce que la distance demi-Ironman est dangereuse pour mon frère? Est-ce que la préparation pour l’ultra de ma sœur est suffisante? Et quand est-il du marathon pour ma grand-mère? Est-ce trop pour ses vieux os? La santé là-dedans? C’est bon ou…trop? Au fait, tous ces accomplissements, pour qui et pourquoi les réalisez-vous? C’est beaucoup de questions? Bienvenue dans le monde des sportifs dits extrêmes dont l’univers confrontent l’entourage et qui, au quotidien, doivent répondre à ses questions et très souvent, se justifier autant que de réfléchir aux défis dans lesquels ils se sont embarqués.

Quand trop n’est pas assez

Ces dernières années, nous assistons à une prolifération spectaculaire des défis sportifs d’envergure, voire extrêmes. Il faut dire que le rayonnement et la récupération de ses événements, grâce aux médias sociaux, aux levées de fonds souvent associées, aux commanditaires, aux métamorphoses physiques hallucinantes de quelques individus, à l’ego de certains athlètes, aux slogans de certains défis et pour une foule d’autres raisons, bonnes ou mauvaises; donne à penser que trop…n’est jamais assez. Mais qu’est-ce que trop et qu’est-ce qu’assez?

Évidemment, tout est une question de perspective. Vous lisez cet article en grignotant sur votre canapé ou entre deux intervalles sur votre « home-trainer »? Je vais dans les extrêmes, mais n’empêche, il y a une marge entre les recommandations de Santé Canada qui prescrivent aux adultes la pratique, au total, de 2½ heures ou plus d’activité physique modérée à intense par semaine, et les 20 heures/semaine ou plus de sport (non d’activité) auxquelles s’adonnent plusieurs triathlètes en saison pratiquant la longue distance.

Comme tout est relatif selon votre historique, votre condition, votre discipline et j’en passe, il est difficile, voire impossible, de bien répondre aux questions relatives au « trop », mais, un certain nombre de théories et d’études circulent, et, si parfois (souvent) une étude vient dire l’exact opposé de l’autre, un certain nombre de recoupements dressent des principes qui semblent appartenir au gros bon sens ou à un minimum d’équilibre. Ainsi, on entend dire par tel cardiologue que de courir une distance supérieure à un marathon ne se fait pas sans séquelles pour la santé, que pour quelqu’un de plus de 35 ans, il serait préférable de ne pas dépasser 35 km par semaine en entraînement de course à pied pour ne pas affecter ses articulations, qu’il ne faut pas augmenter son volume de plus de 10% par semaine, etc. Or, plusieurs de ses principes ne peuvent être respectés dès qu’on parle de performance (même pour de très courtes distances) ou encore d’objectifs pour des épreuves de longue distance. Quelqu’un de mal préparé, manquant de volume, pourrait même y laisser sa peau sur certains défis à défaut d’abîmer ses articulations en entraînement. En résumé, si le sport est bon pour la santé, ce n’est peut-être pas le cas de la compétition.

 

Malgré tout ce qu’on entend dire sur les risques du sport dit extrême, un fait demeure, les gens s’inscrivent à des courses énormes et plusieurs abordent les compétitions avec une « check list ». Si on ne parlait que d’athlètes, nous n’aurions pas cette discussion.

Mais sur des courses comme un Ironman, par exemple, les pros côtoient les gens ordinaires. C’est un privilège pour l’amateur de côtoyer de près toutes ces machines. Comme c’est un privilège pour les spectateurs et les familles sur place de voir terminer les amateurs dont la vie est bouleversée en passant la ligne d’arrivée. Les gens ordinaires, c’est eux qui rentabilisent l’événement; on fera donc tout pour les charmer. Mais les gens ordinaires, ben, parfois, ça réfléchit « ordinaire » en s’inscrivant à des défis extraordinaires…

Alors, toi…

Alors toi, oui toi. Je me permets de te tutoyer car on se connait bien, toi et moi. Alors, toi…Toi qui s’est inscrit à un Ironman sans jamais avoir fait un triathlon ni un marathon, ni peut-être même un demi marathon, j’ai quelques réflexions dont j’aimerais te faire part, fais-en ce que tu veux, mais j’aimerais bien que tu y penses un peu avant de te faire mal ou de lâcher ce sport que j’aime tant une fois que t’auras coché « accompli » à côté de la distance Ironman sur ta petite liste.

D’abord, je rappelle au lecteur qu’un Ironman, c’est 3,8 km de natation suivi de 180 km de vélo et de 42,2 km de course à pied, que certains pros le font dans les 8h et que si certains amateurs pincent les fesses des pros, d’autres le terminent en 17h (le temps maximal alloué). Je parle de cette distance car je la connais bien, mais il est très simple, évidemment, de faire des liens avec d’autres types de défis.

Alors, toi, avant de t’inscrire :

  • Mets-toi d’abord en forme. Ça l’air simple, mais…
  • Lis, informe-toi, cultive-toi sur le sport, assiste à des courses, fais du bénévolat dans ces différentes épreuves.
  • As-tu un ou une nutritionniste sportive? Penses-y, ça mange un triathlète, et ça mange aussi pendant une course. C’est une science.
  • Pense un peu à ton budget, je dis ça de même.
  • Si t’es grégaire, inscris-toi à un club; c’est fou l’expérience qui y circule et la générosité des membres. Et, dans un club, il y a des entraîneurs…
  • Pense à la règle de 3, adapte-la si le faut, mais penses-y : faire 3 fois la distance Sprint avant de faire la distance Olympique, faire 3 fois la distance Olympique avant de faire un demi-Ironman, et…faire 3 demi-Ironman avant de faire un complet.
  • Si tu penses marcher pendant la course au moment de l’inscription; reporte l’inscription et inscris-toi à une épreuve à ta mesure.
  • Respecte le sport, la discipline; le chrono c’est une affaire (ton affaire), mais on fait les choses ou on ne les fait pas, donc on respecte les règles de l’art.
  • Si tu pars de zéro en triathlon, pense à prendre 4 ou 5 ans avant de faire un Ironman.
  • Pense à tes proches, à l’impact que ton temps d’entraînement aura sur eux. Pense à ta carrière. Ça se pourrait que tu t’entraînes entre 8 et 20 heures par semaine pour un bout…
  • T’es pas obligé de faire ça.

 

Je suis dur hein? C’est que je t’aime et j’aime ce sport. Comme je t’aime, je veux que tu fasses ce sport longtemps, et pour ça, rien de mieux que de commencer par le commencement et de gravir les paliers un à la fois, pour le moral, et pour le corps. Chaque distance comporte ses défis et faut apprendre à les aimer et à se sentir bien avec chaque distance avant de passer à une autre. Plus l’objectif est loin, plus il est gratifiant le jour où on l’atteint.

Me revient cette phrase de Gerry Boulet à l’époque d’Offenbach : « Maintenant qu’on a fait le Forum de Montréal, on fait quoi, le Forum de Matane? »

Sur ce, bonnes réflexions en cette stressante et excitante période d’inscription